dimanche 6 septembre 2015

Linard Hubert 1847-1919 ingénieur-mécanicien







Linard HUBERT
Né le 9 juillet 1847 à Ossey les Trois maisons Aube
Décédé 6 avril 1919 Troyes
Ingénieur-mécanicien dans la bonneterie,  autodidacte, pionnier de la moto-culture

Fils d’un modeste bonnetier, autodidacte, il entre à l’âge de 13 ans comme apprenti-mécanicien dans l’usine des frères PORON. Ils viennent d’acquérir le droit de fabriquer des métiers rectilignes de type PAGET. Très tôt, il se fait remarquer par ses compétences  et est à l’origine de perfectionnements apportés à ce métier et d’un brevet déposé en 1868. Un métier exposé au Musée de la bonneterie à Troyes porte les deux noms PORON-HUBERT.
A la suite d’un conflit du travail au sein de l’usine PORON, Linard Hubert suit avec de nombreux ouvriers le chef d’atelier COUTURAT qui ouvre sa propre entreprise et profitera des brevets et comptétences de ses collaborateurs Hubert et son ami Louis Auger  et fera fortune en fabricant des métiers appréciés pour la haute qualité de leur travail réservé aux articles très fins en petite quantité. Les recensements de population permettent de suivre l’ascension sociale de Linard Hubert qui de simple bonnetier à Ossey les Trois maisons deviendra mécanicien-serrurier, ingénieur-mécanicien,  chef d’entreprise à Troyes.
En 1907, Linard Hubert apparait comme l’un des tous premiers pionniers de la moto-culture. Il dépose à Troyes, un brevet pour une charrue auto-mobile à socs vibrants et percutants animée par un moteur à essence ou au benzol. Cette charrue remplit de multiples fonctions : labourer, herser, délimiter, distribuer l’engrais, distribuer les semences, tracter…

Vraisemblablement, instruit par les procès multiples avec les industriels de la bonneterie qui ont ralenti son enrichissement, il passe son temps à apporter des additions à son invention et à déposer des brevets en France et à l’étranger pour conquérir des marchés. Ses brevets seront enregistrés dans une trentaine de pays en Europe et en Amérique et sont encore cités de nos jours dans des brevets additionnels.
En 1911, il fonde une société anonyme de moto-culture nommée « La Champenoise » et présente sa charrue au Comice agricole de Paris où elle aurait remporté un certain succès. Une série de cartes postales est éditée reproduisant des photographies d’essais réalisés au domaine de La Bretonnière à Verrières.
Il décède peu de temps après la fin de la Guerre de 1914-1918 pratiquement ruiné selon ses biographes.
En dépit de ses talents d’inventeur mécanicien exercés dans plusieurs domaines : industrie de la bonneterie, roues à moyeu élastique, moto-agriculture,  Linard Hubert n’a pas fait fortune. Plusieurs hypothèses seraient à examiner : le monde agricole n’était pas prêt à accueillir cette innovation, Linard Hubert ne bénéficiait pas d’un réseau actif dans la presse et les congrès agricoles ( son nom apparait très peu dans les comptes rendus), le conflit mondial a retardé le développement de la moto-culture qui prospéra après le décès d’Hubert et enfin peut-être comme ses biographes  le remarquent, il n’avait pas la bosse des affaires.

Sources : La Vie en Champagne, Marguerite Dubuisson « Linard Hubert, mécanicien en bonneterie et en moto-culture »  1981
« Mémoires de mailles » André Boisseau, Editions de la Maison du Boulanger Troyes 2015

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