vendredi 31 mars 2017

Société coopérative : La Laborieuse de Troyes 1886


Histoire de la société coopérative de consommation La Laborieuse créée en 1886 à l'initiative des ouvriers adhérents à la Chambre syndicale de la Métallurgie.
 1ère partie


   à suivre...

mercredi 29 mars 2017

Juillet 1847 : le banquet réformiste de Château-rouge

  Le banquet réformiste de Château-rouge en juillet 1847 avec la participation du troyen Isidore Grisier qui y prononce son appel pour " l'amélioration du sort des classes laborieuses"..
Compte-rendu publié dans le journal "Le Propagateur - Echo de la Champagne"



" Loin d'éviter ces sortes de réunions, tous les citoyens que l'isolement décourage ou abat, doivent sans souci de quelques quolibets misérables, les provoquer et les rechercher; c'est un des moyens les plus actifs d'entretenir l'esprit de fraternité et de persévérance politique".

Cet avis n'est pas partagé par l'autre journal politique du département "L'Aube" qui mène sous la plume de Jules Magister une campagne active de dénigrement de ces banquets réformistes.



lundi 27 mars 2017

Remerciements de Stanislas Gaïurski, réfugié polonais, docteur en médecine

Stanislas Gaïurski, né en Pologne  en 1811, réfugié en France, à Amiens, Montpellier puis Troyes, a exprimé plusieurs fois sa gratitude au peuple français pour son hospitalité.

En 1840, lors de la  soutenance publique de sa Dissertation sur la fracture de la rotule. Tribut académique à la Faculté de Médecine de Montpellier, le 16 Novembre 1840; par C.-Stanislas Gaiurski, de Miendzyboz, gouvernement de Podolie (Pologne); Docteur en médecine, Ancien Professeur de Latyczew, Chirurgien externe de l'Hôtel-Dieu d'Amiens (Somme), honoré du premier prix, le 8 Novembre 1838, pour les soins portés près des malades civils et militaires par 1'Administration des Hospices de la même ville.






Aux Français



Après nous avoir chassés de nos foyers, la tyrannie, toujours ingénieuse dans ses persécutions, nous a poursuivis sans relâche dans les différentes parties de l’Europe. Nous serions encore à la merci de ses coups, si vous ne nous aviez tendu votre main hospitalière. Honneur à vous dont le cœur recèle tant de sympathie pour le malheur ! Non contents de subvenir aux besoins matériels de la vie, vous nous avez ouvert les portes de vos facultés, où d’illustres maîtres nous ont initiés dans l’art de soulager nos frères. Tant de bienfaits, que je suis heureux de proclamer en ce jour solennel, vous assurent la reconnaissance et l’amitié de tous ceux qui sont réellement Polonais.



 



Stanislas Gaïurski



 novembre 1840

 

En 1841, il est médecin à Troyes et il épouse à Estissac, Justine Menneret, veuve d'un officier de santé Antoine Mathieu Drollet.

En 1846,  l'Aube se mobilise une nouvelle fois pour venir au secours de nouveaux réfugiés polonais. Une campagne de souscriptions en leur faveur est lancée au mois de mars  par Amédée Aufauvre, rédacteur en chef du journal "Le Propagateur de l'Aube" elle rencontre un grand succès. Le journal publie régulièrement des listes de souscripteurs provenant de Troyes et de plusieurs villes et villages de l'Aube.

 

Le Docteur Stanislas Gaïurski, médecin troyen, adresse alors les remerciements de la communauté polonaise de l'Aube.




Monsieur le Rédacteur,

 

C’est au nom de trente et quelques polonais résidant dans le département de l’Aube que je viens vous adresser nos remerciements pour l’intérêt que vous avez témoigné à notre chère patrie.



La population n’est pas restée insensible en présence des sympathies qui se produisaient de toutes parts, et son noble et généreux élan nous a pénétrés tous de la plus vive et plus durable reconnaissance. Quel cœur ne serait pas ému en face de tant de manifestations inspirées par le désir de voir l’affranchissement de la Pologne. Puisse notre infortuné pays triompher de ses oppresseurs. Alors la France et la Pologne unies dans une mutuelle concorde et marchant ensemble vers le même but, seraient la plus puissante garantie de liberté et de progrès que l’Europe puisse posséder.



Vous, ministres du culte catholique, recevez aussi par ma faible voix le gage de notre vive reconnaissance. Vous avez compris que la cause polonaise est aussi la vôtre. C’est dans les croyances de nos pères que les proscrits et les opprimés ;ont trouvé des consolations ; ce sont elles qui inspirent, les insurgés, et ce sera avec leur aide que tôt ou tard la Pologne finira par reconquérir sa place parmi les nations…



On ne renonce pas plus à son Dieu, qu’à sa patrie, qu’à sa liberté ! Aussi quels que puissent être les efforts du despotisme ; qu’on décime la Pologne, qu’on la brise, aussi longtemps qu’il y restera des habitants, il y restera des bras pour porter les armes contre les oppresseurs, et des voix pour proclamer nos droits. Oui, nous en avons la conscience. La Pologne revivra, reprendra sa place et sœur de la France dont son intelligence et ses instincts la rendent dignes, elle prouvera ce que peuvent réunis dans un même sentiment, la liberté, le droit et la foi. Veuillez agréer, etc. »



Stanislas Gaïurski,


Docteur en médecine, réfugié Polonais

Le 4 avril 1846

Stanislas Gaïurski décède le 17 mars 1859, âgé de 47 ans, en Afrique dans la province de Tripoli, lors d'une mission contre la peste qui sévit dans la région de Benghazi. Son dévouement est souligné dans le Recueil des travaux du Comité consultatif d'hygiène publique en France et des actes officiels de l'administration sanitaire tome 4. Le rédacteur témoigne de l'engagement remarquable de ce médecin d'origine polonaise naturalisé français et propose de solliciter l'aide de l'empire ottoman pour subvenir aux besoins de sa veuve et de ses enfants restés sans ressource en France.
Son épouse devient marchande de mercerie au détail, au 2, du quai Napoléon. Elle décède, âgée de 85 ans  à Troyes en 1891.

 

 

samedi 25 mars 2017

Troyes, ville hospitalière : l'accueil des réfugiés polonais en 1833

 

Publication dans Le Progressif de l’Aube du jeudi 1er août 1833

Le comité de secours pour les réfugiés Polonais vient d’adresser la lettre suivante à un grand nombre de citoyens :
« Monsieur,
Notre ville a été assignée comme résidence à seize Polonais, débris infortunés d’une héroïque armée. Qui d’entre nous n’a un parent, un ami qui ne lui ait vanté les bienfaits qu’il a reçus en Pologne ? Qui ne connaît l’ancienne et profonde sympathie qui unit les enfants de cette généreuse nation à la nôtre ?
La France ne peut être insensible à de tels souvenirs : elle veut, elle doit rendre douce la terre d’exil à ces malheureux  proscrits.
Mais pour être efficaces, les secours doivent être recueillis et distribués avec discernement. Il a donc été formé à Troyes, sous la présidence de M. le maire de la ville, un comité spécial de secours pour les réfugiés polonais. Des commissaires délégués par lui recueilleront à domicile des souscriptions qui seront, ou l’engagement d’opérer chaque mois un paiement déterminé, ou la remise immédiate de sommes une fois données.
Tous sont appelés à concourir à cette œuvre de bienfaisance ; devant elle, doivent se fondre en un accord unanime toutes les nuances d’opinions. Le superflu du riche et le denier de la veuve sont également honorables à recevoir et à donner : nous frapperons à toutes les portes.
Nous osons espérer, monsieur, que non seulement vous répondrez personnellement à notre appel, mais encore que vous nous aiderez de votre influence et de vos soin s, et nous faciliterez l’accomplissement d’un tâche qu’il nous sera précieux d’avoir remplie avec quelque fruit.
Dans l’espoir que vous partagerez nos sentiments, nous avons l’honneur de vous saluer.
Le maire de la ville de Troyes, président, PAYN.
Le colonel de la garde nationale, vice-président, PERROT-PRAILLY. »

1833 Troyes se mobilise pour les réfugiés polonais





Comité de secours en faveur des Polonais

Hier, sur l’invitation de M. Perrot, colonel de la garde nationale, une assemblée a été tenue à l’Hôtel-de-Ville sous la présidence de M. le maire. Elle avait pour objet la création d’une commission destinée à régulariser l’obtention et la répartition des secours que réclame la position malheureuse des Polonais résidant en nos murs et qui commandent à la France ses souvenirs et ses sympathies.
M. le Maire de la ville de Troyes a été nommé Président, M. Perrot, Vice-Président ; M. Couturat, Trésorier ; M. Nicol, secrétaire ; huit commissaires leur ont été adjoints, ce sont  :
MM. Goussier, Pelée de St. Maurice, Baudin-Anheim, Delaffertey, Cénégal, Cardon, Millard, Tatin.
Un premier appel a été fait à l’assemblée composée de 28 personnes, il a produit 140 fr.
Tout fait espérer que les soins de la commission nouvellement créée sauront apporter des soulagements efficaces aux braves et infortunés proscrits.

Publié dans Le Progressif de l’Aube du jeudi 25 juillet 1833  Troisième année n°502 dont le gérant-rédacteur était M. J.S. Saint-Amant.

Parmi les participants on remarque des libéraux de tendance républicaine : le colonel Perrot est le pharmacien appelé aussi Perrot-Prailly, Nicol Eloi-Théophile est un commis greffier du Tribunal d'instance de Troyes,  Millard Jean sera élu député de l'Aube en 1848.

vendredi 24 mars 2017

Colonie agricole, industrielle et commerciale de Saint-Just (Marne)

  Publication dans le journal "Le Progrès de l'Aube" du jeudi 21 mars 1850



Pour en savoir plus sur cette colonie et son fondateur Claude-Dominique Napias-Piquet ( né à Romilly sur Seine), consulter le site des Etudes fouriéristes.

jeudi 23 mars 2017

Les grands travaux de Troyes en 1860 Désiré Argence





Désiré Argence 1814-1889.
Ancien élève du lycée de Troyes. Député de l'Aube, maire de Troyes, conseiller général.
Franc-maçon, vénérable maître de la loge "L'Union fraternelle" de Troyes.
Après avoir fréquenté les milieux libéraux voire républicains de l'Aube sous la Restauration, il se rallie à l'Empire de Napoléon III.
Il est à l'origine de grands travaux d'aménagement dans Troyes. Ces travaux seront salués par ses anciens amis restés républicains Millard, Habert, Cottet ... qui lui reconnaissent ces réussites en dépit de sa "trahison" politique.

"Ce sont les jardins de ceux qui ne peuvent en posséder; ils leur offrent le plaisir de la promenade, dans un lieu toujours accessible, où l'ouvrier vient se reposer au milieu des fleurs et d'une riante verdure, des fatigues de son travail."

samedi 11 mars 2017

Paris-Troyes course cycliste, premier vainqueur Marius Chocque

 59ème édition de la course cycliste Paris-Troyes
12 mars 2017 

La première course Paris-Troyes est partie de Provins en 1913 et a été emporté par Marius Chocque.
Né en 1878, décédé en 1947. Marius Chocque, ingénieur des Arts et Métiers, père des champions cyclistes Paul et Georges Chocque, il  a été recordman de l'heure sur piste en triplette le 23 octobre 1927 associé à René Comboudoux et à  son fils Georges Chocque. Son fils Paul Chocque fut médaillé d'argent en poursuite lors des Jeux olympiques de Los Angelès en 1932.

Palmarès de la course
1910 1 Marius Chocque
1913 1 Frank Henry
1923 1 André Leducq
1926 1 André Aumerle 2 Georges Robert 3 Octave Dayen
1933 1 Jean Bidot 2 Marcel Bidot 3 André Gabard
1934 1 Marcel Bidot 2 Louis Krauss 3 Marcel Blanchon
1935 1 Jules Rossi 2 Marcel Bidot 3 Jean Bidot
1936 1 Camille Muls 2 Jean Bidot 3 Louis Thiétard
1938 1 Olivier Pierre 2 Paul Couderc 3 Quillier

A noter les prestations des frères Bidot Marcel et Jean au cours des éditions 1933,  1934, 1935 et 1936.

vendredi 10 mars 2017

Plantation d’un arbre de la liberté lors du passage de Louis-Philippe à Troyes Juillet 1831





Plantation d’un arbre de la liberté lors du passage de Louis-Philippe à Troyes
Juillet 1831
« Après le banquet, une foule immense a accompagné les autorités sur les promenades, où les danses se sont prolongées jusque dans la nuit.
Un grand nombre de gardes nationaux se sont emparés du buste du Roi et l’ont promené triomphalement dans les principales rues de la ville, en chantant les refrains patriotiques chers à la France. Le buste du Roi-citoyen, en la loyauté duquel le peuple a mis sa confiance, a été déposé ensuite à l’Hôtel-de-ville aux cris mille fois répétés de Vive le Roi ! vive la liberté ! vive la famille royale !
Le soir vers onze heures et demie, un groupe d’individus, parmi lesquels on remarquait des soldats du bataillon d’ouvriers en garnison à Troyes, s’est porté sur la place d’Armes, avec un arbre de la liberté, annonçant hautement l’intention de planter cet arbre sur la place. La plantation pure et simple d’un arbre de la liberté est sans contredit un acte bien innocent. Mais c’est le lieu, c’est surtout l’heure de nuit choisie pour cette manifestation bruyante, qui deviennent répréhensibles. Libre à chacun de planter un arbre de la liberté dans son champ, dans sa cour, mais sur une place publique, ne faut-il pas l’assentiment, l’autorisation des magistrats ? Le programme à cet égard ne contenait aucune disposition. Ne devait-on pas s’y conformer ? En un mot la fête de la liberté ne doit-elle pas être aussi la fête de l’ordre ?... Toujours pouvons-nous affirmer l’opinion générale est que le temps était mal choisi, et que l’on ne doit point mettre en émoi tout un quartier de la ville pour planter un peuplier d’Italie, à minuit. Des patrouilles de la garde nationale se sont formées spontanément, et tout est rentré dans l’ordre. La garde nationale de Troyes ne saurait oublier sa devise : Liberté, ordre public…
A cela près de cette petite échauffourée, où M. le préfet est venu interposer son autorité, l’ordre le plus parfait a présidé à la solennité de chaque jour de nos trois glorieuses fêtes. »

(extrait du Journal de l’Aube, le 30 juillet 1831 sous la plume de Jules Béliard)

Amédée Aufauvre en donne une autre version dans Le Propagateur, édition des lundi et mardi 28 mars 1848 :
«  Lors du passage de Louis-Philippe à Troyes, alors que la royauté inspirait encore à la foule une confiance que les patriotes éclairés n’avaient jamais partagé, les citoyens Jacquin et Grisier prirent l’initiative d’une adhésion éclatante au régime républicain.
Secondés par quelques patriotes ils allèrent planter au milieu de la place d’Armes un arbre de la liberté. Le préfet de l’époque, le baron de Saint-Didier se rendit en toute hâte sur le lieu où s’accomplissait cet acte d’opposition à la royauté, accompagné de plusieurs agents de la force publique.
Sa présence et ses menaces firent retirer la plupart des auxiliaires de Jacquine tt Grisier qui restèrent seuls avec un jeune sergent du bataillon d’administration au pied de l’arbre de la liberté… Une enquête fut faite, une instruction judiciaire commença, cette procédure avait pour but de conduire les principaux meneurs en cour d’assises.
Mais influencé par la crainte de provoquer par la persécution des sympathies à la faveur de la cause républicaine, le pouvoir ne donna pas suite à l’affaire ».
. Julien Joseph Jacquin (voir sa biographie dans le nouveau Dictionnaire des célébrités de l’Aube – Maison du Boulanger Troyes 2016 )
.  Isidore Grisier (biographie en cours de rédaction)